Quelles alternatives au pétrole ?
par Olivier Daniélo
http://planetebleue.canalblog.com/archives/2005/04/15/439174.html
Un affolement général gagne aujourd’hui le monde car les
prix du pétrole augmentent. En 1998, il y a seulement 6 ans, le
baril[1] du brut était à 13 dollars…aujourd’hui il atteint les 55
dollars. Mais pourquoi une telle hausse ?
Le
peak oil
est arrivé
C'est une évidence, nos sociétés reposent sur les énergies
fossiles[2] : engrais et pesticides issus de la chimie du pétrole
utilisés en agriculture intensive, transport des marchandises et des
personnes, chauffage, climatisation, industrie… Jusqu’à aujourd’hui,
un équilibre existait entre la production de pétrole et sa
consommation d’où une relative stabilité des prix. Mais en 5 ans, le
parc automobile de la Chine[3] a doublé; l’Inde, l’Indonésie et le
Brésil suivent la même pente car ces pays émergeants souhaitent
vivre, et c'est légitime, au même niveau de consommation que les
pays occidentaux. La demande
est donc en augmentation croissante. 82,4 millions de barils[4] de
pétrole sont consommés chaque jour dans le monde.
D’autre part les ressources pétrolières deviennent un
enjeu géopolitique majeur et
presque tous les grands sites de production sont le lieu de conflits
: Nigeria, Irak, Venezuela… Les réserves de pétrole, où qu'elles se
trouvent, suscitent de plus en plus de convoitise.
Enfin,
les réserves pétrolières[5]
sont sûrement beaucoup plus basses que celles annoncées, comme
l’indique la très sérieuse ASPO (Association pour l’étude du Peak
Oil, www.peakoil.net). « Il semble que
nous ayons franchi le cap (le peak oil) où la production ne fera que
chuter. Il y a huit mois, la société Royal Dutch/Shell a ébranlé le
monde du pétrole en reconnaissant que ses réserves étaient
surestimées de 20 %. Au mois d'août, Mamdouh G. Salameh, un
consultant réputé membre de l'Institute for Strategic Studies, à
Londres, a affirmé dans Petroleum Review, périodique réputé de
l'industrie, que les réserves mondiales étaient surestimées de 15 %.
Dans les années 80, les principaux pays producteurs membres de
l'OPEP ont augmenté leurs réserves d'un trait, sans que cela ne soit
lié à aucune nouvelle découverte. La raison: les quotas de
production sont en fonction des réserves prouvées. Plus vous en
avez, plus vous pouvez produire. C'est le Koweït qui a parti le bal
en 1985, augmentant ses réserves de 50 % sans raison apparente. Le
Venezuela a suivi en 1988, en incluant dans ses réserves le pétrole
lourd. D'autres pays, dont Dubaï et Abu-Dhabi, ont emboîté le pas,
pour ne pas perdre leur part du gâteau. L'Arabie Saoudite a fermé la
marche en 1990, augmentant d'un coup ses réserves de plus de 50 %.
» (
Le sombre avenir du
pétrole
).
La flambée inexorable des prix du pétrole remet brutalement en
cause notre modèle économique depuis longtemps dénoncé par les
écologistes. Subitement, on prend conscience que les ressources de
la terre sont épuisables et que l’on est trop nombreux sur terre
pour vivre selon les standards occidentaux. Les esprits peu préparés
et soucieux uniquement de leur porte monnaie hurlent de désespoir.
Quelles alternatives aux
énergies fossiles ?
Les
« biocarburants » ou
plutôt les « agrocarburants » sont présentés comme une alternative
au pétrole. A partir de blé, de betterave, de colza ou d’autres
plantes on entend produire des carburants « bio ». Effectivement les
plantes fixent le dioxyde de carbone lors du cycle de Calvin de la
photosynthèse, et l’intègre à des molécules de sucre en C5 grâce au
travail de l’enzyme Rubisco notamment. La plante rejette du
dioxygène en déchet dans l’atmosphère. Lors de la combustion dans
les moteurs des véhicules, ce carbone fixé par la plante et que l’on
retrouve dans l’agrocarburant (filière huile ou filière éthanol) est
relâché dans l’atmosphère. Le bilan carbone est donc à peu près nul.
Tout parait donc idyllique si l’on ne prend pas en compte le fait
que pour produire l’agrocarburant, il faut des engrais dont la
fabrication, le transport et la distribution est coûteuse en
énergie, il faut semer, cultiver, traiter les plantes à très grande
échelle pour subvenir aux besoins actuels de nos sociétés. Pour
satisfaire les besoins actuels de la France en pétrole, et en
remplaçant ce dernier par les agrocarburants, il faudrait selon
l’ADEME cultiver plus de 120%[6] de la surface de la France : les
agrocarburants ne peuvent donc pas être présentés comme une
alternative durable au pétrole. La filière huile végétale pure à
cependant un impact environnemental plus faible que la filière
biodiesel.
Si la production des biocarburants nécessite de grandes surfaces de
culture, les algues microscopiques
peuvent partiellement résoudre le problème . Il existe en effet des
espèces d’algues microscopiques très riches en huiles (jusqu’à 50%
de leur masse). Ces algues sont de véritables centrales biochimiques
miniatures capables de fixer le CO2 et de le transformer d’abord en
sucre puis en huile grâce au mécanisme de la photosynthèse et à un
équipement enzymatique approprié. Les triglycérides obtenus peuvent
être convertis facilement en des molécules utilisables dans les
moteurs à combustion. Ces algues sont les meilleurs capteurs
solaires qui existent au monde. Leur croissance est très rapide : il
est possible d'effectuer une récolte complète en quelques jours, ce
qui n’est pas le cas du colza ou du blé. Elles se prêtent facilement
à la culture automatisée dans des bioréacteurs. Ceci permet donc une
surface de culture beaucoup plus faible que pour la production des
biocarburants classiques. Les algues peuvent être cultivées dans des
zones arides, là ou le flux solaire est important (déserts…). Elles
peuvent même se nourrir de nos déchets.
Les algues microscopiques ont un processus photosynthétique
similaire à celui des plantes supérieures. Cependant le rendement
est nettement supérieur car ce sont des organismes unicellulaires;
leur croissance en suspension dans un milieu aqueux leur permet un
meilleur accès aux ressources : eau, CO2 ou minéraux. C’est pour ces
raisons que les algues microscopiques sont capables, selon les
scientifiques américains du National Renewable Energy Laboratory,
(NREL) de synthétiser 30 fois plus d’huile à l’hectare que les
plantes terrestres utilisées pour la fabrication de biocarburants.
Les chercheurs américains ont sélectionné des espèces et des souches
capables de vivre dans l’eau salée et particulièrement riches en
huiles. Des recherches en biologie moléculaires ont lieu pour
essayer d’obtenir des algues génétiquement modifiées capables de
meilleures performances en production d’huile. D’autres espèces
d’algues microscopiques possèdent des enzymes du type hydrogénases
qui leur permettent de fabriquer du dihydrogène.
La
filière Jatropha Curcas,
une plante des zones arides qui produit un fruit riche en huile est
également très intéressante.
Bioréacteur
mis au point par
GreenFuel Corporation
- Pour plus d'informations :
Un carburant à base d'huile d'algue, Olivier Daniélo,
Biofutur n°255/
mai 2005
Et la voie de l'hydrogène ? Le principe du fonctionnement d’un moteur à dihydrogène (pile à combustible à dihydrogène) est le suivant : le dihydrogène se combine au dioxygène pour former de l’eau, cette réaction exothermique (l'enthalpie libre de la réaction varie entre -237 ou -229 kJ/mol en fonction du mode de production) libérant beaucoup d’énergie que l’on transforme in fine en énergie cinétique pour faire avancer le véhicule[7]. Le déchet produit est l’eau et encore une fois, le tableau présenté semble merveilleux. Sauf que des problèmes essentiels se posent : en premier lieu la synthèse du dihydrogène s’effectue à l’heure actuelle à partir d’énergies fossiles, gaz naturel en particulier. Une deuxième voie de synthèse du dihydrogène, l’électrolyse de l’eau, nécessite de l’énergie[8]. Le problème environnemental est donc déplacé en amont et on donne au consommateur l’illusion d’être propre. Se pose également le problème du stockage dans le véhicule de ce gaz très explosif et volumineux[9]. Une voie de recherche intéressante est de produire du dihydrogène à partir de l’énergie solaire : l’idée est séduisante mais il se pose encore le problème de l’investissement énergétique nécessaire à la production du gaz. Il faut fabriquer les cellules photovoltaïques, rechercher, transporter, transformer les matériaux, fabriquer et entretenir les usines…Tout ceci a un coût énergétique élevé à prendre en compte dans la balance. Les islandais fabriquent du dihydrogène à partir de l’énergie géothermique, l’Islande étant située à la fois sur une dorsale médio-océanique et un point chaud, lieu propice aux flux hydrothermaux facilement exploitables depuis la surface.
Les fuites du dihydrogène[10] sont un autre problème inquiétant lors de sa production. Ces fuites sont inévitables, et on imagine facilement leur importance dans le cas d'une production à grande échelle ; le dihydrogène libéré peut alors, selon des chercheurs américains, venir se combiner à l’oxygène et perturber gravement la couche d’ozone. La voie du dihydrogène ne peut donc pas aujourd’hui être présentée comme une alternative durable au pétrole.
Une autre alternative proposée est
celle du « moteur à eau ». Il ne s’agit en fait que
d’un moteur où la production du dihydrogène est réalisée au sein
même du véhicule par électrolyse de l’eau (, donc en consommant de
l’énergie…En ce qui concerne le moteur « PANTONE »,
il s’agit simplement d’un moteur où l’on mélange de l’eau avec le
carburant. La libération de CO2 reste très importante.
Le moteur à air comprimé[11]
fonctionne avec une réserve d’air que l’on comprime grâce à de
l’énergie électrique. Il se pose donc encore une fois le problème de
la production de l’énergie électrique. Le moteur à air comprimé
couplé à une production électrique propre est une solution
intéressante sur le plan théorique même s'il se pose le problème du
bilan énergétique de la compression de l'air. En l’état actuel,
étant donné les sources d’énergie utilisées pour produire
l’électricité, le moteur à air comprimé n’apporte pas d’avantage
environnemental majeur : le CO2 est libéré dans les centrales
thermiques classiques productrices d’électricité (charbon, pétrole,
gaz naturel) au lieu d’être libéré par l’automobile - ; Le
consommateur peu informé à cependant l’illusion d’être propre.
(ndlr de construire-sain: et si cette electricité était produite à
son domicile en journée par des panneaux solaires et était transféré
en air comprimé le soir en rentrant à la maison ?)
Toyota vient de lancer la Prius (prix d’achat : 25000 euros) à
moteur mixte. La
diminution de production de CO2 est réelle mais les émissions de CO2
sont encore trop importantes pour envisager son utilisation à grande
échelle. Bilan : le moteur 100%
électrique type celui de la Bolloré Blue car
(et les transports en commun électriques), si l'électricité est
produite de manière propre, me semble la meilleure solution.
Les solutions techniques existent donc en matière de transport pour se passer du pétrole mais il se pose le problème de la production d’électricité propre. Enfin, un véhicule même 100% propre ne réglera pas les problèmes d’encombrement urbain et de déstructuration des villes.
De la transition nucléaire à une société sobre et éco-responsable
Que
peut–on faire alors ? Compte tenu de la taille de la population
humaine (plus de 6 400 000 000 êtres humains…), la seule solution
sérieuse et responsable est d’une part de s’orienter vers la
sobriété énergétique et
d’autre part de développer les
énergies vraiment renouvelables. La recherche sur
l’élimination des
déchets
radioactifs ultimes et la sécurité des centrales est aussi à
encourager (sans pour autant négliger la recherche sur les autres
énergies et mettre tous les derniers publics dans le nucléaire comme
en France...) car le nucléaire maîtrisé est objectivement une
énergie fantastique[13].
Certains écologistes,
très investis dans leur combat pour défendre la terre et donc les
hommes, rejettent à la fois le pétrole et le nucléaire mais à mon
sens l’on ne peut malheureusement pas passer du jour au lendemain
d’une situation de luxe énergétique à celle de la sobriété. Il y a
le facteur temps à prendre en compte. L’éducation des citoyens est
fondamentale mais je pense qu’il faut rester réaliste : le
comportement des 6,4 milliards d’humains ne changera pas tout de
suite.
Le
pétrole induit, à tous les
niveaux de sa chaîne de production, de graves problèmes
environnementaux : conflits (puits de pétrole incendiés au Koweit
par exemple), marées noires, pollution de l’air, effet de serre
additionnel couplé aux changements climatiques… Dans l’immédiat, le
nucléaire est aujourd’hui la seule énergie permettant de sortir du
pétrole en permettant une transition douce, un changement progressif
du comportement des citoyens. Face aux menaces
environnementales actuelles il faut hiérarchiser les réponses : la
sortie du pétrole me semble vraiment une priorité. La
sortie du nucléaire devra être envisagée ensuite, l’Uranium étant
d’ailleurs une ressource limitée. La sortie du nucléaire ne
doit pas signifier le retour du charbon ou du gaz naturel. La sortie
des énergies fossiles est LA priorité, ce qui n'enlève rien aux
limites et inconvénients de la filière fission.
Les énergies renouvelables
(éolien offshore, géothermie, solaire thermique…) sont les énergies
du futur qui peuvent répondre aux besoins d'une société
sobre et éco – responsable : nos sociétés ne sont pas encore prêtes.
Enfin le développement agro-industriel des « biocarburants » pour
remplacer le pétrole est une très sérieuse menace environnementale
qu’il faut combattre dès aujourd’hui.
Changer ses comportements
Le
nucléaire propre devrait être associé aux énergies renouvelables[14]
et à un changement comportemental
des citoyens.
Il est souhaitable par
exemple, que tous les nouveaux
bâtiments construits intègrent les normes H.Q.E.
(Haute Qualité Environnementale) ; Ces bâtiments « éco intelligents
» optimisent les économies d’énergie et d’eau ainsi que leurs
impacts sur l’environnement extérieur (gestion des déchets). Il
permettent également de créer un environnement intérieur sain et
confortable : confort hygrothermique, confort acoustique, confort
visuel, confort olfactif. Il s’agit d’une réponse opérationnelle à
la nécessité d'intégrer les critères du développement durable dans
l'activité du bâtiment. Un établissement scolaire HQE coûte 8% plus
cher qu’un établissement classique mais cet effort à
l’investissement initial est récompensé par environ 30% d’économies
d’énergie et de fonctionnement et les bénéfices pour l’éducation des
élèves et la préservation de l’environnement terrestre.
Brompton.fr
Autre action immédiate possible : saufs cas
particuliers, ne plus utiliser sa voiture en ville, utiliser les
transports en commun
propres, le vélo, les rollers, la marche. Les systèmes du car
sharing (autopartage) et du covoiturage sont également à
encourager[15]. Une fiscalité dissuasive favorisant la diminution de
l’utilisation de la voiture en ville et le développement des
transports en commun est urgente : taxe à l’achat du véhicule,
écotaxe sur les carburants, péage à l’entrée des villes (comme à
Londres), augmentation du coût des places de parking en ville, et
parallèlement diminution importante des prix des transports en
commun. Ces derniers devraient être gratuits pour les jeunes afin de
les habituer à utiliser ce mode de déplacement.
Les déplacement sportifs doux, non bruyants et non encombrants,
permettent d’améliorer la santé des personnes et de réaliser de
précieuses économies : posséder une voiture coûte tout compris selon
l’INSEE 430 euros par mois en moyenne. Favoriser la marche et le
vélo, c’est aussi réduire la facture santé française : obésité,
maladies cardiovasculaires, cancer, stress.
Rappelons que 40% des
déplacements font mois de 2 km et que le taux d’occupation des
voitures en France est de 1,1. Le gisement d’économies d’énergies
réalisables en matière de transport est donc considérable. Selon un
sondage de l’IPSOS[16] du 27 septembre 2004, 79% des français sont
prêts à utiliser les transports en commun pour se rendre à leur
travail et réduire ainsi leur impact sur le climat (seuls 17% sont
hostiles à ce changement). Trente millions d’automobiles
fonctionnant avec un moteur à explosion sont encore sur nos routes.
Il est temps de passer des intentions à l’action. L’avenir de
l’aventure humaine est entre nos mains.
Je suis, comme le dit si bien l’astrophysicien Hubert REEVES, «
volontairement optimiste
» : l’homme peut changer et échapper à la prophétie de Léonard de
Vinci.
Olivier DANIELO -
Octobre 2004
Notes :
[1] Un baril de
pétrole équivaut à 0,1364 tonnes soit 136,4kg ; une tonne correspond
à 7,2 barils de pétrole ; Un baril correspond à 158, 987 Litres d’US
Oil ou encore 42 gals - Masse volumique du pétrole : 860kg/m3 ; 1
tonne de pétrole occupe un volume de 1,16m3.
[2] Consommation énergétique mondiale en
Milliards de tonnes équivalent pétrole (GTep) :
· Energies fossiles (charbon 2,1, gaz naturel 2,0 et pétrole 3,4) :
7,5
· Biomasse (bois etc…) : 1,2
· Hydraulique : 0,7
· Nucléaire : 0,6
· Renouvelables (éolien, solaire, géothermique etc…) : 0,03
· TOTAL : 10 (multiplier par 10 pour avoir les pourcentages).
[3] « Selon le département américain de
l'énergie, le nombre de véhicules augmente de 20 % par année en
Chine, et le potentiel de croissance est quasi illimité avec une
population qui dépasse 1,3 milliard. Le premier véhicule privé est
apparu à Pékin en 1984, il y a tout juste 20 ans. Depuis, le nombre
de voitures a littéralement explosé, notamment à partir de 2002
lorsque le prix des véhicules a baissé à la suite de l'adhésion de
la Chine à l'Organisation Mondiale du Commerce. Dans le moment, il y
a 216,7 millions de véhicules sur les routes américaines, contre
15,5 millions en Chine. La consommation de pétrole augmente à mesure
que les Chinois troquent leur bicyclette pour une voiture, symbole
de la société dite de « petite aisance » (xiaokang) que leur
gouvernement s'est engagé à instaurer. Les besoins globaux en
énergie des Chinois augmentent aussi pour alimenter une économie
galopante. De nouvelles installations de production d'énergie sont
requises pour satisfaire la demande, qui a augmentée de 15 % entre
2002 et 2003. Actuellement, le charbon comble 70 % des besoins
énergétiques de la Chine, ce qui en fait un gros producteur de gaz à
effet de serre. Les autorités chinoises ont annoncé leur intention
d'augmenter considérablement l'offre d'énergie, en construisant des
barrages hydroélectriques et des centrales nucléaires, et en
exploitant l'énergie éolienne et solaire. Mais le secteur du
transport, encore entièrement dépendant du pétrole, continuera
d'augmenter la pression sur les réserves mondiales. La Chine a
d'ailleurs entrepris de se doter d'une réserve stratégique de
pétrole, à l'exemple des États-Unis, pour assurer la stabilité de
ses approvisionnements ». Source : www.cyberpresse.ca
[4] Chaque être humain (il y a 6 milliards d’êtres humains sur
terre) consomme théoriquement en moyenne 2 litres brut de pétrole
par jour . Mais les richesses ne sont pas réparties équitablement
sur terre, certains ne consomment rien, d’autres énormément. Deux
litres, ce n’est pas beaucoup, mais le facteur de multiplication
démographique est énorme. On consomme chaque jour de quoi recouvrir
l’intégralité de la Bretagne (27200km2) d’une couche d’un demi
millimètre de pétrole. En un an, cette couche atteint l’épaisseur de
18cm, en 10 an de 1m80… Au secours, je me noie !
[5] Quantité totale estimée de pétrole sur Terre avant l'ère
industrielle: 2000 milliards de barils ;
Quantité déjà utilisée: 900 milliards de barils; Il reste 1100
milliards de barils : épuisement total dans 37 ans au rythme de
consommation actuel sans tenir compte des nouveaux gisements ; mais
avant de devenir nulle, la production va progressivement et
inexorablement chuter rendant le coût du baril de plus en plus
élevé. Réserves prouvées : Arabie saoudite : 260 milliards de
barils, Irak : 112 milliards de barils. 60 % des réserves sont
concentrées dans une seule région: le Moyen-Orient.
«Un jour, il y aura beaucoup moins de
pétrole que ce à quoi nous sommes habitués. Si la production descend
à 50 millions de barils par jour, seuls les plus riches vont pouvoir
se le payer. Ce jour-là, le prix doublera, triplera ou plus. Le
monde industriel va se battre pour continuer d'avoir accès au
pétrole dont il dépend pour quasiment tous les aspects de son
existence: alimentation (engrais, pesticides), matières premières
(plastiques, solvants) et bien sûr, transports. Très peu de gens se
préparent à tout cela. Il est difficile de penser dans ces termes.
Le pétrole est très difficile à remplacer. Mais il est facile d'en
utiliser moins». Kjell Aleklett, Ingénieur de
l'Université d'Upsalla en Suède, Directeur de l’ASPO.
[6] 104% du territoire national avec l’huile de colza, 118% avec
l’huile de tournesol, 120% avec l’éthanol issus de la betterave,
2700% avec l’éthanol issu du blé
[7] Au salon de l'automobile de Paris (Octobre 2004), BMW a présenté
le prototype H2R, doté d’un moteur thermique à hydrogène, Peugeot a
présenté un quad, le Quark fonctionnant à l'hydrogène. C'était un
pas de plus après le précédent salon de l'automobile de Paris
(Octobre 2002), où de nombreux prototypes de véhicules fonctionnant
à l'hydrogène ont été présentés : le Hy-wire de GM, le rouge
véhicule pour pompiers H2O de PSA, et même un scooter et un vélo.
[8] L'hydrogène est produit par en majeure partie à partir du
reformage d'hydrocarbures. Les méthodes de production sont :
- vaporeformage (gaz, naphta),
- oxydation partielle (naphta, charbon, hydrocarbures lourds..),
- électrolyse
- co-production dans la fabrication d'éthylène.
Les deux premières techniques correspondent à près de 95% de la
production totale, seulement 2% de l'hydrogène est produit par
électrolyse.
[9] Les recherches sur les hydrures métalliques et les nanotubes
permettront peut être d’obtenir de meilleures performances en
matière de stockage de l’hydrogène.
[10] Des chercheurs californiens du Caltech (Californian Institute
of Technologie, équipe de Tracey TROMP) ont publié dans la revue
Science une simulation de ce qui se passerait en cas de
développement massif du moteur à hydrogène.
« En raison d'un taux de fuites important lors de sa production,
on assisterait à une multiplication de 8 à 10 des molécules
d'hydrogène dans l'atmosphère, ce qui entraînerait une rétraction de
7 à 8% de la couche d'ozone aux deux pôles... . L’hydrogène est en
effet un gaz très volatile dont la fabrication et le transport
devrait générer, selon les chercheurs, un taux de fuite au moins
égal à 10 %, soit plus de 60 millions de tonnes par an. Les
particules échappées gagneraient ainsi rapidement les hautes couches
de l’atmosphère pour se combiner avec les molécules d’oxygène et
reformer de l’eau. Une humidification de la stratosphère qui
pourrait notamment favoriser la formation de composés nocifs pour la
couche d’ozone. Ces estimations demandent encore confirmation.
Cependant, elles s’ajoutent aux récentes conclusions d’une équipe du
MIT (Massachusetts Institut of Technology) qui, elles aussi,
démentent les avantages environnementaux de la voiture à hydrogène.
Car si ce gaz est écologique du point de vue de sa consommation, sa
fabrication et sa distribution en revanche s’avèrent très coûteuses
en énergies, fossiles en particulier ».
[11] Le moteur à Air Comprimé de Guy NEGRE fonctionne selon un cycle
thermodynamique différent des moteurs actuels 4 et 2 temps.
« Il s’agit d’un moteur à 5 temps et à 3
chambres séparées : 2 chambres cylindriques d'aspiration et
d'expansion et 1 chambre sphérique de compression reliée par un
injecteur d'air électronique à deux réserves d'air comprimé de 300
litres à 300 bars. Avec ces 3 chambres on a donc les différentes
étapes : Aspiration, compression, injection d'air comprimé
additionnel, expansion, détente, échappement. Ainsi, par le jeu du
piston, le 1er cylindre va aspirer l'air extérieur à travers un
filtre et l'envoyer dans la chambre de compression où, au même
moment un jet d'air comprimé est introduit dans cette chambre
aussitôt relâché dans le cylindre d'expansion, l'air pousse le 2ème
piston qui va actionner la roue du moteur, et c'est parti.... une
autonomie de 10 heures en cycle urbain. Pour se réapprovisionner en
air comprimé ? Soit dans une station service, comme un carburant
normal (3 minutes de remplissage) soit compresser dans le véhicule
lui-même (compresseur électrique à brancher sur le 220 volts). Le
moteur de 35CV permet de rouler jusqu'à 110 km/h avec une autonomie
de 200 km en cycle urbain (moyenne de 60 km/h) ». Source
: http://www.aci-multimedia.net/bio/voiture_air_comprime.htm
[12] Selon l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) et
la World Nuclear Association (WNA) « les
réserves d'uranium sont estimées à plus de 2 millions de tonnes pour
un coût de production inférieur à 40$ par kg d'uranium,
correspondant à 30 ans de fonctionnement des réacteurs actuels
(puissance installée mondiale de 296 GW électrique). Si l'on
considère un coût de production jusqu'à 80$ par kg (1kg libère
67MWh), le montant des réserves peut être doublé , soit plus de 60
ans de consommation du parc actuel. Un passage à la technologie des
réacteurs à neutrons rapides qui peuvent valoriser l'ensemble des
isotopes de l'uranium et non le seul uranium 235, permettrait de
multiplier ces dernières réserves par un facteur 50. Il est par
ailleurs difficile d'évaluer les ressources ultimes en Uranium, la
prospection ne faisant pas aujourd'hui l'objet d'un effort important
en raison des stocks disponibles. L'addition de toutes les
ressources minières répertoriées aujourd'hui dépasse un total de 17
millions de tonnes soit environ 300 ans de consommation actuelle à
des conditions d'accès toutefois très différentes. Enfin,
l'exploitation des ressources non conventionnelles (phosphates, eau
de mer) permettrait de multiplier les réserves sus mentionnées par
100 ». Source : Agence pour l'Energie
Nucléaire de l'OCDE.
[13] Le principal avantage des centrales nucléaires est la faible
nécessité de combustible par rapport aux centrales classiques. En
effet, pour produire un milliard de kilowatts/heure il faut 15
tonnes d'uranium, ce qui correspond à 220000 tonnes de fioul ou
encore 385000 tonnes de charbon. Un gramme d'uranium fissile produit
la même quantité d'énergie que 2,4 tonnes de charbon. Une tonne
d’uranium fissible donne 67000 MWh alors qu’une tonne de pétrole
donne seulement 11,6 MWh : le facteur est de 6090 et sans CO2
rejeté. Il faut cependant prendre en compte l’investissement lié à
la construction des centrales puis à leur démantèlement en fin de
vie.
[14] « Il est raisonnable de considérer
qu'un monde qui ne fait appel qu'aux énergies renouvelables a donc
de sérieuses différences avec le nôtre. L'abondance matérielle, qui
suppose pour commencer la production de masse d'acier, de béton,
etc, n'est pas possible au niveau que nous connaissons - voire pas
du tout pour un certain nombre de matériaux très difficiles à
obtenir sans pétrole - dans un tel contexte. Par ailleurs les
problèmes de stockage des modes intermittents, avec les
consommations intermédiaires que cela représente, le fait que les
renouvelables posent de redoutables problèmes de concurrence d'usage
des sols, et les limitations nées des lois de la physique (personne
ne changera l'énergie cinétique d'une masse d'air qui se déplace à
une vitesse donnée, donc la quantité d'énergie éolienne récupérable)
font que notre monde actuel - où l'énergie abondante est
omniprésente - ne peut subsister avec juste des renouvelables, et il
s'en faut probablement de beaucoup. Dès lors est-il sage de nous
organiser en dépendant chaque jour un peu plus d'une ressource qui
ne sera pas commodément remplaçable ?
Ajoutons que la conversion éventuelle à des modalités renouvelables
de tout ce qui pourrait l'être conduirait à une utilisation des sols
que bien des "écologistes" réprouveraient probablement : il faudrait
couvrir la quasi-totalité de la France de barrages, de forêts
cultivées de manière intensive pour le bois de feu (donc avec une
biodiversité pas toujours terrible...), d'éoliennes, et de cultures
elles intensives pour les biocarburants. Peut-on considérer qu'un
tel tableau correspond à un développement "propre" ?
Il est vraisemblable que sauf mise en oeuvre d'un programme
raisonnable de réacteurs nucléaires à neutrons rapides (mais il faut
compter 40 ans pour le mener à bien : en aucun cas le nucléaire ne
pourrait servir de roue de secours pour remplacer tout le reste à
bref délai lorsque nous aurons des angoisses de pénurie ou de dégâts
climatiques), l'abondance énergétique prendra fin avec les
combustibles fossiles, les renouvelables seules étant totalement
incapables de les remplacer au présent niveau, même si elles ont
bien entendu leur place dans l'approvisionnement du futur. Même le
recours au nucléaire ne permettra pas de conserver l'organisation
actuelle de la société, l'électricité ne pouvant commodément
remplacer le pétrole comme matière première. La première mesure si
nous souhaitons être prudents, du point de vue énergétique,
est bien de prendre le chemin d'une
division de la consommation d'énergie par 2 ou 3, et non de
l'augmenter "tant que ça passe", en pensant que les renouvelables
permettront de prendre le relais quand nous le souhaiterons .... » -
Source : Jean Marc JANCOVICI /
http://www.manicore.com
[15] L’auto-partage : « Il s'agit de
permettre à des adhérents de profiter des avantages de l'automobile
sans avoir à supporter les inconvénients liés à sa possession.
En échange d'un investissement relativement modeste versé au moment
de l'adhésion, une association ou une société d'auto-partage met à
la disposition de ses abonnés, sur simple appel téléphonique, une
flotte de véhicules. Une fois par mois, l'adhérents reçoit un relevé
basé sur le taux kilométrique et le taux horaire en vigueur. De
façon générale, chaque véhicule mis sous le régime auto-partagé est
utilisé par une quinzaine d'usagers. (…). Les premiers résultats de
l'investigation menée sur l'expérience strasbourgeoise Auto'trement
tendent à montrer que l'auto-partage ne diminue pas la mobilité en
général, mais la modifie en diminuant l'utilisation de la voiture.
Deux tendances sont à observer :
• D'une part, les primo adhérents sont fortement motivés par
l'aspect associatif et les valeurs environnementales de
l'auto-partage. Ensuite, une seconde vague d'adhérents vient à
l'auto-partage pour le service rendu uniquement. Il s'agit alors de
clients avec toutes les exigences que cela suppose.
• D'autre part, ce sont les non-propriétaires de voiture qui sont
intéressés par Auto'trement, puis des usagers qui renoncent à la
possession d'une voiture pour faire appel à la voiture partagée. On
assiste à une diminution de la mobilité en voiture chez les anciens
propriétaires de voiture car chaque déplacement fait l'objet d'un
arbitrage quant au mode qui sera utilisé.
L'auto-partage semble également contribuer, et même dans certains
cas provoquer le changement de comportement modal en faveur des
modes alternatifs à la voiture particulière. De plus, il permet une
sensibilisation aux problèmes de déplacement et induit une plus
grande rationalité de ceux-ci. L'auto-partage contribue à diminuer
l'utilisation de la voiture en offrant à ses adhérents la
possibilité de découvrir d'autres moyens de transport que la
voiture, sachant toutefois que l'auto-partage constitue pour eux une
solution d'appoint, de recours puisqu'ils ont toujours accès à une
voiture. L'auto-partage participe donc en ce sens à la
multimodalité. On peut postuler que l'auto-partage contribue à une
véritable évolution des mentalités quant à la mobilité, en général,
et celle automobile, en particulier."
Source : Sébastien NOGUES, Approche sociologique de services
éco-efficaces et des changements de comportement pour un
"développement soutenable" (thèse de sociologie financée par
l’ADEME) :
http://auto.partage.free.fr
Les réseaux d’autopartage en France : Caisse commune, Voiture
partagée, Auto’trement, Club ma voiture, Auto Com association, Club
auto service, Auto-partage Provence, la voiture autrement, Eileo,
Voitures partagées, icar. Covoiturage : allostop et nombreux autres
réseaux.
[16] Source :
http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/7981.asp
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